Ignace est embauché comme emballeur (dans un quelque part qui ressemble à Oran) au « Club des convalescents », institution américaine chargée de remettre d’aplomb les soldats « choqués » lors du débarquement et des combats qui suivirent. Il fait remarquablement son métier, au point que l’on dise à son propos que, dès la guerre finie, il deviendra le plus grand emballeur de Los Angeles. Mais tout ne se passera pas comme prévu…
Première parution : 1951
L’auteur : Léon Aréga
« Je suis né le premier décembre 1908 en Pologne russe, dans la ville de Prasnich, […] que nous avons quittée en 1915. Je ne parle aucune langue slave. J’ai terminé mes études secondaires en Belgique où j’ai également suivi des cours de philosophie à l’université de Bruxelles. […] Je suis à Paris depuis 1930 où j’ai étudié le Droit et particulièrement l’Economie Politique. […] J’ai fait la guerre, en qualité d’engagé volontaire, sur le front de la Somme où je fus fait prisonnier le 6 juin 1940. […] Depuis mon retour d’Allemagne (fin 1941) mes occupa- tions sont d’ordre purement littéraire. »
Mais chacun croyait savoir que j’étais capable de m’acquitter d’une tâche supérieure à celle que j’accomplissais quotidiennement, et qu’un quelconque jeune garçon, qui me serait inférieur, pourrait ficeler porte-monnaie, babouches et coquillages, aussi bien. Chacun croyait le savoir, le disait et laissait son imagination composer pour l’emballeur une provenance étrange et une existence passée peu commune. »